Une campagne d'information lancée en France par le ministère de la Transition écologique et solidaire : Téléphone mobile et santé
Bon ou mauvais pour la santé ? Il n’existe pas encore aujourd’hui de consensus parmi les chercheurs permettant d'affirmer avec certitude que l’usage des téléphones mobiles présente un risque pour la santé. Il n'existe toutefois aucune certitude que leur usage à long terme n'aura pas des conséquences extrêmement désastreuses pour la santé des 5 milliards d'humains qui les utilisent quotidiennement – parfois de nombreuses heures par jour. De fait, faute d’un recul suffisant, des interrogations subsistent sur d’éventuels effets à long terme des ondes radiofréquences, d’autant plus que certains consommateurs font de ces technologies un usage intensif, et ce, de plus en plus jeune.
Dans un contexte où plus de 90 % des adultes et des enfants n'utilisent pas de kit mains libres lors des appels et 75 % des mineurs équipés d'un mobile l'ont été avant 14 ans, cette campagne s’appuie sur les recommandations de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) visant à réduire l’exposition aux radiofréquences.
Même si on peut louer le gouvernement français pour cet effort de sensibilisation – somme toute assez timide puisqu'à peine un peu plus 24,000 personnes ont vu cette vidéo sur YouTube depuis sa mise en ligne en novembre 2017 – puisque, comparativement, les gouvernements canadiens et québécois n'ont encore strictement rien fait pour encourager un usage plus sécuritaire des technologies sans fil, il n'en demeure pas moins que, selon Robin des toits, une association française pour la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil, les autorités ne font que se couvrir contre d'éventuelles poursuites en recours collectif puisque ces sages recommandations ne sont pas relayées dans les maternités et les femmes enceintes, plus à risque, ne sont nullement ciblées par cet effort de sensibilisation – voir Portable et risques sanitaires : les autorités jouent la montre…. Comme le porte-parole de cette association le souligne à juste titre : « Le tableau d'ensemble donne la fâcheuse impression que la santé publique n'est pas prioritaire. »
Pire ! Suite à des pressions d'Enedis, l'équivalent d'Hydro-Québec Distribution en France, le Conseil de l'Ordre des Médecins a entamé des poursuites judiciaires contre le Pr. Belpomme, un des rares médecins qui fait progresser la connaissance scientifique sur l'électro-hypersensibilité. On lui reproche d'avoir délivré des certificats médicaux à des personnes électrosensibles, intolérantes à la pollution électromagnétique, pour leur éviter l'installation de compteurs "intelligents" Linky - pour en savoir plus voir la pétition à ce sujet et ce communiqué de l'association
Robin des toits.
Dans les faits, contrairement aux prétentions des autorités sanitaires en France, comme au Canada, la preuve scientifique établissant l'ampleur des torts causés à la santé humaine par la pollution électromagnétique généralisée engendrée par la prolifération exponentielle du nombre de sources de micro-ondes est accablante et ne laisse plus la moindre place au doute – un doute que s'évertue à entretenir depuis des décennies l'industrie des télécommunications en finançant des études conçues à dessein pour ne pas trouver d'effets nocifs. En effet, le Dr Henry Lai (voir Les risques du cellulaire) a examiné les résultats des études sur les effets biologiques des téléphones cellulaires et a constaté que les résultats dépendaient de qui a financé l'étude. Comme on peut le voir sur ce tableau de ses résultats présentés à l'Université Lakehead de Thunder Bay, en Ontario, le 22 février 2010, seulement 28% des études financées par cette industrie ont démontré qu'il n'y a pas d'effets sur la santé, alors que 67% de celles financées par d'autres sources ont démontré qu'il y a des effets nocifs sur la santé.
De plus, certaines agences sanitaires comme Santé Canada sont complices de cette dissimulation du risque en ignorant délibérément dans leur analyse des études scientifiques celles qui ont démontré qu'il y a des effets, pour ne retenir essentiellement que celles, financées par l'industrie, qui n'en ont pas démontré – Voir les explications détaillées dans Science 101: Weight-of-Evidence and Weight-of-Warning.
Pour savoir où en est rendue la preuve scientifique, voir, par exemple, La preuve scientifique irréfutable que les ondes des téléphones cellulaires sont cancérogènes et lire Cancer Researcher States That $25 Million NIH Study Confirms That Cell Phone Radiation Can Cause Cancer, un avertissement clair et sans équivoque du Dr Anthony B. Miller, un conseiller de longue date de l'Organisation mondiale de la santé et conseiller principal de Environmental Health Trust (EHT). Il explique que les résultats des études de cancérogénicité de radiofréquences du NPH (NIH/NIEHS) de 25 millions de dollars combinés avec maintes études d'épidémiologie humaine «confirment de façon concluante que le rayonnement des radiofréquences est un cancérogène humain de catégorie 1».
Dans l'étude du National Toxicology Program, explique-t-il, le nombre de souris et de rats utilisés dans les études sur les radiofréquences était de plusieurs milliers. Cependant, dans le monde aujourd'hui, le nombre de personnes utilisant des téléphones cellulaires est estimé à plus de 5 milliards. Même une légère augmentation de formes de cancer très rares dus au rayonnement des téléphones portables constituerait un grave problème de santé publique en raison du fait que des milliards de personnes utilisent des téléphones portables. L'exposition à laquelle la population est soumise est généralisée et ne cesse d'augmenter.
Les enfants sont plus vulnérables
« Le rayonnement des téléphones cellulaires pénètre plus profondément dans leur corps et ils auront une durée de vie d'exposition menant à un risque de cancer plus élevé. Cette preuve venant d'études sur des animaux, ainsi que les preuves humaines provenant d'études de cas-témoins sur le cancer du cerveau en Suède, en France, au Canada et dans d'autres pays, associées à l'incidence croissante des cancers du cerveau chez les jeunes aux USA, confirment de façon concluante que les radiofréquences doivent être classées par l'organisation mondiale de la santé dans la catégorie 1, soit celle de cancérogène reconnu chez l'humain. Nous ne pouvons pas ignorer cela, mais nous devons agir rapidement pour réduire l'exposition au rayonnement des radiofréquences de toutes les sources à un niveau aussi bas que raisonnablement possible, en particulier pour les enfants. »
[Voir aussi Brain tumours now the most frequent form of cancer in U.S. adolescents: Ground-Breaking American Study et Brain Cancer Common, Deadly in Teens, Young Adults – "Nearly 700,000 people in the United States have brain and central nervous system tumors. And more than 10,600 such tumors are diagnosed in teens and young adults each year, with 434 dying of their disease annually, according to the ABTA." Cet article date de 2016.]
Face un tel mépris des autorités sanitaires gouvernementales qui se refusent à prendre leurs responsabilités afin de protéger la population, elle-même bernée par son ignorance du risque énorme auquel les exposent à moyen et long terme les micro-ondes pulsées des téléphones mobiles, des millions d'antennes émettrices et des autres technologies sans fil (notamment le Wi-Fi en milieu résidentiel et scolaire), il revient à chacun de prendre en mains sa propre santé et celle des siens en adoptant de saines habitudes d'utilisation de ces technologies, afin de limiter au strict minimum leur exposition à ces sources de pollution cancérogènes.
UN COMPLÉMENT D'INFORMATION RÉVÉLATEUR
Ce qui suit (Le silence de l'industrie) est extrait des archives de ici.radio-canada.ca où l'on retrouve le complément écrit d’un reportage de Radio-Canada de l’émission Découverte s’intitulant Les risques du cellulaire qu’il vaut la peine de lire en entier via les autres liens accessibles via ce lien.
À noter que, suite à une plainte auprès de l'ombudsman de Radio-Canada faite par un membre de l'Organisation pour la science et la société financée grâce à un don de 5,5 millions de dollars de la fondation de Lorne Trottier, un fervent défenseur de la prétendue innocuité des ondes, Radio-Canada a fait disparaître de son site l’archive vidéo de ce reportage de l’émission Découverte (quand on va ICI où l'existence de ce reportage diffusé le 4 avril 2008 est mentionnée et que l'on tente de le visionner, rien n'apparaît), mais un internaute en a conservé une copie et l’a mise en ligne ICI.
En 1993, le décès de Suzy Reynard, une résidente de Floride atteinte d'une tumeur au cerveau, causait une vague dans le petit monde de la téléphonie cellulaire. Son mari accusa publiquement l'industrie du cellulaire, à l'émission Larry King Live. Aucune preuve convaincante, bien sûr. Mais l'impact de cette émission se fit sentir immédiatement sur la valeur des titres boursiers.
Afin de faire face à ce genre de mauvaise publicité, les entreprises de téléphonie cellulaire annoncèrent peu après la création d'un consortium de recherche, Wireless Telephone Research (WTR). Ce groupe a été doté d'un fonds de recherche de 25 millions de dollars américains, pour cinq ans.
Mais WTR a eu une histoire pour le moins controversée. Les chercheurs de WTR ont fait la grève pendant presque un an, refusant de travailler sans la garantie que leur employeur leur fournissent une assurance indemnité contre toute poursuite de l'industrie si jamais leurs découvertes démontrent que le cellulaire est dangereux.
En 1999, l'important magazine spécialisé Microwave News a accusé WTR de n'être qu'une vitrine de relations publiques pour l'industrie et d'avoir dépensé 17 millions de dollars en quatre ans, «sans avoir mouillé une seule éprouvette».
À la fin de son mandat à la tête de WTR, George Carlo a soudainement fait volte-face. Les résultats des dernières études qu'il avait commandé (en particulier une série d'études - plus de dix - sur l'impact des micro-ondes sur les lymphocytes) l'ont fait changer d'idée sur l'innocuité des téléphones cellulaires.
Dans son bilan, George Carlo affirme :«Les conclusions de nos recherches nous indiquent que les radiofréquences des téléphones cellulaires sont génotoxiques.» Une affirmation pour le moins osée de la part de celui qui a dirigé pendant cinq ans l'effort de recherche de l'industrie !
«Historiquement, lorsque l'industrie a subventionné une université pour faire de la recherche, elle a tenté de cacher les résultats ou bien elle fait signer un contrat au chercheur lui interdisant de publier son étude, le temps de préparer une campagne de publicité pour minimiser l'impact des résultats» affirme le chercheur Neil Cherry, de l'Université Lincoln en Nouvelle-Zélande. Il avoue lui-même recevoir des menaces de l'industrie depuis qu'il parle ouvertement de la façon dont la recherche scientifique se déroule dans ce domaine.
L'étude sur les cancers lymphatiques de l'Hôpital Adelaide est un bon exemple. Celle-ci a été subventionnée par la plus importante compagnie de télécommunication d'Australie, Telstra. Lorsque l'équipe du Dr Michael Repacholi a présenté ses résultats aux dirigeants de Telstra, ces derniers ont décidé d'attendre deux ans avant de les rendre public et ont interdit aux scientifiques d'en dévoiler le contenu.
Le cas de Gerry Phillips, biochimiste et chercheur au Pettis VA Medical Center en banlieue de Los Angeles, est encore plus inquiétant. Au milieu des années 1990, l'un des plus important fabricant de téléphones cellulaires au monde - Motorola - subventionne Gerry Phillips et son équipe pour une expérience.
Ses résultats montrent que le signal du téléphone numérique de l'entreprise augmente les bris d'ADN - le matériel du code génétique - sur des cellules humaines en laboratoire. Il dévoile les résultats de l'expérience au directeur scientifique. Ce dernier demande au patron de Gerry Phillips de changer les résultats. «Ils m'ont carrément demandé de modifier le protocole de mon expérience et de réécrire mes résultats en fonction de conclure que les ondes du cellulaire n'augmentent pas les bris d'ADN» affirme Gerry Phillips. C'est la consternation dans l'équipe. Des membres quittent le bateau, la compagnie se retire et Gerry Phillips publie finalement ses résultats sans les modifier.
Un programme de recherche bien modeste
Le professeur Henry Lai, de l'Université de Washington, a également connu des déboires avec Motorola. Son expérience démontrant des bris d'ADN a suffisamment inquiété le fabriquant de cellulaire que ce dernier a demandé à un autre laboratoire de reproduire l'expérience. Mais l'autre équipe a utilisé une technique moins sophistiquée et n'a rien décelé d'anormal. Selon le professeur Lai, Motorola a utilisé ces nouveaux résultats pour discréditer son travail.
Sa plus récente étude est financée par WTR, qui avait commencé à prendre au sérieux ses recherches. Mais comme l'a relaté l'émission de télévision The Fifth Estate, au réseau anglais de Radio-Canada, WTR ne veut pas approuver les résultats de cette étude, et va même jusqu'à traiter le professeur Lai d'«amateur». Ce dernier a avoué que WTR lui a demandé «de faire des changements et d'enlever certaines parties de ses conclusions pour que l'étude paraisse plus positive.»
Aux États-Unis comme ailleurs, les chercheurs indépendants sont aujourd'hui confrontés à cette dure réalité. «Je ne veux pas travailler avec les gens de l'industrie. Or le gouvernement fédéral s'est retiré de la recherche sur les effets biologiques des micro-ondes», affirme Theodor Litovitz, qui doit de plus en plus se battre pour obtenir des sources de financement pour cette recherche.
Voir aussi...
Les études existantes (Tiré des archives de ici.radio-canada.ca)
L'utilisation des micro-ondes en communication est une invention militaire. Une partie du personnel militaire a donc été largement exposé à ces radiations, et les études épidémiologiques sur l'impact de cette exposition abondent.
«Il y a suffisamment d'études publiées depuis quelques décennies pour affirmer qu'il y a une augmentation de l'incidence de tumeurs cérébrales chez les personnes exposées aux radiations micro-ondes», affirme le biophysicien Neil Cherry de l¹Université Lincoln en Nouvelle-Zélande.
Ce chercheur, autrefois professeur à l'Université McGill, a passé de nombreuses années à revoir toute la littérature scientifique à ce sujet. Il cite des dizaines d'études épidémiologiques et de laboratoire pour étayer son propos.
En 1996, une étude sur le personnel de l'armée polonaise, impliquant 128 000 soldats sur une période de 15 ans, a démontré qu'une exposition aux micro-ondes augmentait de façon significative l'incidence de la leucémie et des cancers du cerveau.
De son côté, l'armée de l'air américaine a suivi, sur une période de presque vingt ans, 880 000 soldats. Cette étude a démontré qu'il y a avait une augmentation du risque de cancer du cerveau associée à l'exposition aux micro-ondes.
Mais l'incident le plus célèbre demeure celui de l'ambassade américaine à Moscou. Les Soviétiques ont utilisé des micro-ondes pour faire de l'écoute électronique entre le début des années 1950 et la fin des années 1970. Le personnel a été exposé à une puissance plusieurs milliers de fois inférieure à la radiation du téléphone cellulaire mais pendant 40 heures par semaine.
Résultat : tous les membres du personnel présentaient de graves anomalies du sang, trois ambassadeurs successifs sont décédés d'un cancer, 15 des 31 femmes du personnel ont également succombé du cancer, y compris des leucémies et des cancers des voies génitales. Au total, le taux de cancer était trois fois supérieur à la moyenne générale de la population.
Cependant, si le cas de l'ambassade américaine et les études épidémiologiques militaires démontrent un lien entre les radiations micro-ondes et le cancer, ils ne peuvent pas être directement transposés aux conditions actuelles des utilisateurs du téléphone cellulaire. Les fréquences, la puissance, la durée d'exposition et la distance de l'émetteur micro-onde ne sont pas les mêmes. Par contre, ces études permettent d'interroger le bien fondé d'utiliser les micro-ondes en téléphonie.
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