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Le Bloc Québécois renonce à soutenir l’idée d’un moratoire sur l’implantation du réseau 5G



Le 15 octobre dernier, nous avions publié ICI une nouvelle qui avait soulevé de grands espoirs. En réponse aux questions que nous avions soumises aux 5 principaux partis politiques à la faveur de la dernière campagne électorale fédérale, le Bloc Québécois avait notamment affirmé ce qui suit :


« Le Bloc Québécois est favorable à un moratoire sur l’implantation du réseau 5G tant que les inquiétudes subsisteront concernant la cybersécurité et la protection de la vie privée des citoyens. Comme l’a recommandé le Comité permanent de la sécurité publique et nationale dans son 38e rapport, nous collaborerons dès le retour de la Chambre à la création d’un sous-comité pour étudier les enjeux de sécurité, les approches internationales de la protection des infrastructures essentielles, l'incidence des nouvelles technologies et la cybersécurité de la chaîne d’approvisionnement numérique. Nous y ajouterons un volet sur la santé des citoyennes et des citoyens. Le Canada est le seul pays qui ne prend pas le temps d’évaluer l’impact de l’implantation du 5G sur son territoire. Il doit faire preuve de sérieux. »


Le Bloc Québécois avait également manifesté un intérêt qui nous semblait sans équivoque pour plusieurs propositions que nous avions formulées dans notre questionnaire. Une fois la période électorale terminée, nous avons eu quelques échanges de vive voix et plusieurs par écrit, avec le député Martin Champoux, porte-parole du Bloc Québécois en matière de communications, et avec son adjoint parlementaire à Ottawa. Nous espérions évidemment qu’ils donnent suite à ces engagements électoraux, tels que formulés dans leurs réponses à notre questionnaire mais n’ayant jamais fait l’objet d’une déclaration publique par leur chef Yves-François Blanchet ou par l’un ou l’autre des députés du Bloc. Nous leur avions également proposé, tel qu’indiqué dans notre 2e bulletin, « de créer un groupe de travail afin d'explorer quelles suites pourraient être données afin que les préoccupations grandissantes au sujet de l'arrivée de la 5G soient prises en compte par le gouvernement canadien. Suite à une conversation téléphonique avec le député responsable du dossier des télécommunications pour le Bloc, il a été établi que ce pourrait être là un processus utile auquel nous donnerons mutuellement suite en janvier. »


Or le temps a passé, les députés du Bloc Québécois ont été pris dans la tourmente des activités parlementaires à Ottawa, j’ai été très occupé aussi de mon côté, et finalement quand j’ai demandé à savoir si nous pouvions toujours compter sur nos partenaires du Bloc Québécois pour donner suite à leurs engagements et collaborer à la mise du pied du groupe de travail en question, voici la réponse que j’ai obtenue le 4 mars 2020…

 

Bonjour M. Hudon,


J’ai pris connaissance de vos récents échanges avec mon adjoint parlementaire, Mathieu Paradis, et je crois qu’il est approprié que je vous écrive personnellement afin de faire une mise à jour sur la position du Bloc Québécois dans le dossier de la 5G.

Comme vous le savez, le parti soutenait l’idée d’un moratoire sur la 5G avant et pendant la campagne électorale. Cette position était motivée par les enjeux de sécurité nationale, de protection des données personnelles et des risques bien documentés d’espionnage industriel. Évidemment, ces préoccupations étaient justifiées par le fait qu’une seule compagnie semblait prête à étendre le service au Canada et que cette entreprise, Huawei, est légitimement soupçonnée d’avoir des liens serrés avec le gouvernement chinois.


Dans la réalité actuelle du marché, cette menace n’est plus aussi présente puisque plusieurs autres joueurs se sont ajoutés et cette diversification de l’offre est de nature à nous rassurer, du moins sur les enjeux susmentionnés.  Dès lors, il n’est plus pertinent pour le Bloc Québécois de prôner un moratoire. Nous avons par contre l’intention de rester alerte et de soulever les questions pertinentes en Chambre et d’en débattre dans les différents comités. La santé publique, l’aménagement urbain, l’accessibilité en zones moins peuplées font bien sûr partie de nos préoccupations générales.

Je dois préciser aussi que la question de l’électro-sensibilité, dont votre groupe a fait son cheval de bataille, ne fait pas l’objet d’un vaste consensus scientifique. Vous comprendrez qu’en l’absence d’une mobilisation significative de la communauté médicale, cela ne nous apparaît pas comme un argument suffisant pour réclamer un moratoire. Cela ne nous empêchera quand même pas, le temps venu, de considérer sérieusement ces questions délicates et d’appeler des experts à témoigner, si tel est le désir du comité.


En terminant, vous avez soulevé dans vos différents échanges la possibilité que le Bloc Québécois prenne part à un groupe de travail sur la 5G. Cela ne sera malheureusement pas possible. D’une part, j’ai déjà un agenda surchargé et il me serait impossible d’y ajouter un engagement de cette nature; d’autre part, je préfère maintenir une certaine objectivité, ou à tout le moins une apparence d’objectivité, étant donné les fonctions parlementaires que j’occupe, notamment au sein des comités permanents de la Chambre des communes.


Cette réserve ne doit pas être perçue comme un manque d’intérêt, bien au contraire. Les conclusions de vos travaux seront toujours bien accueillies et les arguments de toutes les parties seront considérés, avec beaucoup d’intérêt et avec la mesure appropriée, dans l’évolution constante de la position du Bloc Québécois en cette matière.


Espérant que cela aura su vous éclairer sur notre point de vue sur la question, je vous prie d’agréer, M. Hudon, l’expression de mes sentiments distingués.


Martin Champoux

Député de Drummond

 

Après consultation avec les quatre autres membres du comité organisateur de la campagne que nous menons, voici la réponse qui a été formulée et envoyée le 7 mars au député Martin Champoux, avec copie à quelques-uns de ses collègues…


Bonjour M. Champoux


Merci bien de la mise à jour que vous m’avez envoyée le 4 mars suite à ma demande adressée en ce sens à votre adjoint parlementaire. Avant de vous répondre, j’ai préféré consulter les autres membres du comité organisateur de notre campagne afin d’établir une position commune suite à ce que vous m’avez communiqué. D’emblée, je tiens à vous dire que bien que nous soyons déçus de la tournure des choses, nous tenons à conserver ouverts les canaux de communication avec vous et avec d’autres membres de votre parti, ainsi que vous m’y invitiez. Rien dans votre réponse n’interdit de croire que vous puissiez éventuellement prendre le flambeau que nous espérions vous voir porter à Ottawa pour défendre les intérêts des 8 341 000 Québécois, dont la santé, la sécurité de leurs données personnelles, la protection de leur vie privée et la pérennité de leur mode de vie (1) sont clairement et gravement menacés par la course aveugle vers une société de plus en plus dépendante sur les moyens de communication sans fil nocifs et non sécuritaires à tous égards que nous avons et sur ceux auxquels la 5G servira.


Nous pouvons certes comprendre que votre charge actuelle de responsabilités ait contribué à motiver votre retrait du projet de groupe de travail que je vous avais proposé. Je ne suis pas sûr toutefois que j’ai réussi à vous faire bien saisir l’importance pour nous de formuler et défendre à Ottawa des positions articulées, fondées sur la nécessité de protéger les intérêts des Québécois mentionnés ci-dessus. La dernière fois où je n’ai pu que fort brièvement vous parler, le Rapport Yale n’était pas encore paru et j’ignore si vous avez pris la peine de prendre attentivement connaissance de mes réactions à son contenu dans notre 3e bulletin. Ce rapport est venu mettre en lumière l’importance de ne pas laisser sans réponse certaines des recommandations anti-démocratiques prônées dans ce rapport, dont le gouvernement canadien va largement s’inspirer si personne ne fait valoir avec force et clarté les répercussions contraires à nos droits humains les plus fondamentaux que leur intégration dans un cadre législatif et réglementaire entraînerait.


La plus préoccupante de ces recommandations est celle qui demande de donner au CRTC le pouvoir «d'ordonner l'accès à la propriété» et ainsi d’imposer, sans possibilité de s’y opposer, l’installation de nombreuses antennes sur des édifices et tout autre support choisi par une entreprise de télécommunications — des antennes qui, dans des milliers de cas, seraient inévitablement à quelques mètres de lieux habités (chambres d’enfants, lieu de travail, etc.), exposant ainsi des millions de Canadiens à de puissants rayonnement focalisés, 24 heures sur 24. Des centaines de scientifiques indépendants de l’industrie (2) répètent depuis des années que ces rayonnements sont nocifs, des scientifiques qu’un récent jugement de Turin (3) en Italie a reconnu être les seuls dont les études sont vraiment fiables, car les celles de scientifiques en situation de conflit d’intérêts ont «moins de poids» pour ce tribunal. En effet, il est notoire que les études financées par l’industrie sont pratiquement toutes conçues pour masquer les impacts sanitaires et ainsi diluer le poids de la preuve scientifique, afin de perpétuer l’incertitude et le statu quo.


Nous avions bien conscience que le Bloc n’avait soutenu l’idée d’un moratoire sur la 5G qu’en réponse aux craintes d’espionnage industriel soulevées à l’encontre de Huawei et non pour des motifs liés aux risques pour la santé. Toutefois, je lisais dans les réponses du Bloc à notre questionnaire une certaine ouverture à l’idée que les 12 recommandations du rapport publié en juin 2015 par le Comité permanent de la santé devraient faire l’objet de suites concrètes, plutôt que d’être reléguées aux oubliettes. Il nous semble à vous lire que cette ouverture ne fut qu’un feu de paille. Je vous avoue que nous avons été étonnés de lire aussi que vous considérez que l’électrosensibilité est notre cheval de bataille. Bien que j’aie invité deux représentants du Regroupement Électrosensibilité Québec à prendre la parole lors de la manifestation que nous avons organisée à Montréal le 25 janvier dernier, puisque leurs membres sont les plus durement affectés par l’électropollution actuelle, et bien que de nombreuses personnes subissant ce handicap physique soutiennent notre mouvement, notre campagne ne s’est nullement donné pour objectif de faire de leur situation un quelconque cheval de bataille. Comme son nom l’indique, c’est avant tout la 5G que notre campagne vise à stopper, et non l’électrosensibilité.


Néanmoins, je comprends que votre formation politique soit probablement frileuse à l’idée d’être associée à ces quasi «lépreux» que personne ne veut toucher, en l’absence de reconnaissance par une certaine communauté médicale, sous l’influence de la politique de déni pratiquée par l’OMS (4), Santé Canada et les responsables de la santé publique au Québec (5), du fait que les personnes souffrant de cette pathologie – à cause de leur exposition aux rayonnements radiofréquences – ne sont pas des malades imaginaires. Toutefois, il est désolant que le Bloc Québécois, à l’instar des autres formations politiques et de tant d’autres groupes et personnes en situation de responsabilité, choisisse de fermer les yeux sur cet impact parmi tant d’autres de la pollution électromagnétique croissante. Comme pour la lutte contre tant d’autres sources de contamination de notre environnement, ignorer cette réalité ne la fera pas disparaître.


Je suis persuadé que d’ici quelques années, devant l’épidémie grandissante de pathologies incapacitantes et de maladies mortelles irréfutablement causées par les rayonnements radiofréquences (6), tous devront reconnaître leur aveuglement, souvent complice et intéressé (7), face à cette crise sanitaire mondiale, et des actions seront enfin prises pour mettre un terme à la cause première de cette épidémie. D’ici là, nous continuerons à faire campagne et à militer en faveur des changements urgents requis pour protéger la santé et la sécurité de nos concitoyens. Il me fera plaisir de vous faire parvenir les propositions du groupe de travail que je vais quand même essayer de mettre sur pied. Si après avoir lu ceci, vous aimeriez que l’on se parle, n’hésitez pas à me téléphoner. C'est en se parlant qu'on peut mieux se comprendre.


Bien cordialement,


Jean Hudon

Membre fondateur du comité organisateur de la campagne Stoppons la 5G – Vivons sans danG

https://www.stopponsla5g.ca


Références:


1. Threats to security, health, public infrastructure - and other potential costs of Canada's 5G rollout


2. Irradiated - Irradiés - Une compilation et une analyse détaillées d'études scientifiques sur les champs de radiofréquences et les impacts biologiques négatifs des champs électromagnétiques non ionisants sur les organismes biologiques


3. La Cour d’Appel de Turin confirme le lien entre une tumeur à la tête et l’utilisation du téléphone portable


« On considère qu’il faut accorder moins de poids aux études publiées par des auteurs qui n’ont pas déclaré l’existence de conflits d’intérêts. Dans ce cas, des situations de conflit d’intérêts peuvent se concrétiser par rapport à l’évaluation de l’effet des radiofréquences sur la santé, par exemple : 1. les cas où l’auteur de l’étude a conseillé l’industrie du téléphone ou a reçu des fonds pour des études de l’industrie du téléphone 2. si l’auteur lui-même est membre de l’ICNIRP. »


4. 5G mobile networks and health - Organisation Mondiale de la santé 27 février 2020 | Q&A


Traduction: « Quels sont les risques potentiels pour la santé de la 5G? À ce jour, et après de nombreuses recherches effectuées, aucun effet néfaste sur la santé n'a été lié de manière causale à l'exposition aux technologies sans fil. Des conclusions liées à la santé sont tirées d'études menées sur l'ensemble du spectre radioélectrique, mais jusqu'à présent, seules quelques études ont été menées aux fréquences utilisées par la 5G. Le réchauffement des tissus est le principal mécanisme d'interaction entre les champs de radiofréquences et le corps humain. Les niveaux d'exposition aux radiofréquences des technologies actuelles entraînent une élévation négligeable de la température dans le corps humain. À mesure que la fréquence augmente, la pénétration dans les tissus corporels diminue et l'absorption de l'énergie se limite à la surface du corps (peau et yeux). À condition que l'exposition globale reste inférieure aux directives internationales, aucune conséquence pour la santé publique n'est anticipée. »


5. Nouveau rapport de l'INSPQ sur les effets des radiofréquences : le point de vue d'une chercheure


6. 500 études probantes + THE LARGEST UNETHICAL MEDICAL EXPERIMENT IN HUMAN HISTORY


7. The ICNIRP Cartel and the 5G Mass Experiment


Traduction: « Le groupe de journalistes Investigate Europe allègue l'existence d'un 'cartel ICNIRP'. Les journalistes ont identifié un groupe de quatorze scientifiques qui ont aidé à créer ou à défendre les directives d'exposition aux CEM diffusées par l'ICNIRP, une organisation non gouvernementale (ONG) basée en Allemagne. Les membres et conseillers auto-sélectionnés de l'ICNIRP estiment que les directives de sécurité relatives aux CEM doivent protéger les humains uniquement contre les effets de réchauffement (ou thermiques) dus à une exposition aiguë aux CEM. Les scientifiques de l'ICNIRP soutiennent que les milliers d'études évaluées par des pairs ayant trouvé des effets biologiques ou sanitaires nocifs d'une exposition chronique à des niveaux non thermiques de CEM sont insuffisantes pour justifier des directives de sécurité plus strictes. Les journalistes soutiennent que le cartel promeut les lignes directrices de l'ICNIRP en effectuant des revues biaisées de la littérature scientifique qui minimisent les risques pour la santé liés à l'exposition aux CEM. Ces examens ont été menés pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et d'autres agences gouvernementales. En préservant les directives d'exposition de l’ICNIRP sur les CEM favorisées par l'industrie, le cartel garantit que l'industrie cellulaire continuera à financer la recherche sur les effets sur la santé. Outre ces quatorze scientifiques, plusieurs dizaines de scientifiques de l'UE et d'autres pays défendent activement les directives d'exposition de l'ICNIRP.


Contrairement aux dizaines de scientifiques qui soutiennent les directives d'exposition de l'ICNIRP sur les CEM, plus de 240 scientifiques de 42 pays qui ont publié des recherches évaluées par les pairs sur les CEM et la biologie ou la santé totalisant plus de 2000 articles ont signé l'Appel international des scientifiques. Cet appel demande à l'OMS, aux Nations Unies et à tous les pays membres d’adopter des directives d'exposition aux CEM beaucoup plus strictes qui protègent les humains et les autres espèces contre les niveaux sub-thermiques d'exposition aux CEM et à émettre des avertissements sanitaires concernant les risques d'exposition aux CEM. »

 

Voilà. Nous laissons le soin à chacun-e de tirer ses propres conclusions sur tout ce qui précède. Nous ferons de notre mieux pour continuer à réaliser la mission que nous nous sommes donné, soit…


« La campagne Stoppons la 5G – Vivons sans danG vise à sensibiliser la population aux impacts sur la santé et l’environnement de la pollution invisible engendrée par les micro-ondes émises par les antennes des réseaux de télécommunications et par tous les appareils sans fil. Elle abordera également les autres aspects problématiques de la 5G pouvant avoir une incidence sur la protection de la vie privée, la cybersécurité et les impacts économiques, entre autres. Elle fera la promotion d’alternatives sécuritaires à tous égards et encouragera les gens à limiter leur exposition et celle des autres au rayonnement des appareils sans fil qu’ils utilisent. »


- Tiré de https://www.stopponsla5g.ca/campagne


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